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Isabelle: Soutien de femmes victimes de viol
Mon Témoignage
Ecrire en quelques lignes mon témoignage ! Ecrire ce que je vis depuis trois ans, depuis qu’un homme a surgi de nulle part et m’a brisé !
J’aimerai expliquer tant de choses : tout d’abord le silence dans lequel je me suis enfermée, pourtant j’ai des parents qui m’aiment, des frères protecteurs, une sœur complice… et rien n’est sorti.
J’ai tout gardé au fond de moi, je me sentais coupable. Pendant deux ans, tout ce que je faisais n’avait qu’un seul but : me détruire, me punir, comme si j’étais responsable de ce qui c’était passé.
L’alcool m’a énormément aidé, j’arrivais à oublier pendant quelques minutes, mon existence, ma vie. Rapidement j’ai commencé à suivre des hommes, des inconnus avec qui je passais la nuit comme pour m’infliger de nouveaux viols.
Je poussais cette autodestruction de plus en plus loin. L’alcool m’a surtout empêché de pouvoir m’en sortir, car il me tenait au sol, me faisait croire que je vivais, mais en fait me coupait du monde extérieur.
Et puis il y a eut la délivrance : j’ai parlé, il m’avait fallu deux ans pour avouer tête basse que j’avais été violée (merci Laurence). C’est depuis ce jour que tout a commencé à s’arranger.
C’est à travers le regard des autres que j’ai compris que je n’étais pas coupable, que nous, victimes, ne sommes pas coupables. Une copine à qui j’avais raconté mon histoire m’a poussé et aidé à contacter une personne travaillant au planning familial de Nice (merci Christelle).
La conversation téléphonique avec cette femme a durée, un soir, plus de deux heures. Cet appel aura été l’aide la plus concrète que j’ai eu.
J’avais en face de moi une personne qualifiée qui m’a permis de comprendre que toutes mes réactions, mes plus petites peurs, étaient normales. Elle devançait ce que je pensais ne jamais pouvoir dire et me permettait ainsi d’en prendre conscience. Et puis une autre copine, m’a poussé à aller voir un psy, à faire ce site et tellement d’autres choses (merci Virg).
Que représente mon viol aujourd’hui ? Certain jour je le ressens comme une faiblesse et d’autre comme une force. Par moment j’ai l’impression d’arriver à maîtriser quelque chose de difficile et donc de ne plus pouvoir être blessée ; par d’autre moment, un rien, une petite contrariété de la vie ou encore une blague sur le viol me détruit comme si une énorme plaie était ouverte à jamais. Comment oublier la peur que j’ai ressentie, cette peur qui vous colle à la peau et ne vous lâche plus, même des années après ? Comment oublier ces inconnus d’une nuit ? Comment oublier l’alcool ? Et les traces laissées par un cutter sur mon bras. J’ai essayé de mettre ces 3 ans entre parenthèse, de réapprendre à vivre, mais les petits coups de blouse sont si difficiles à accepter. On aimerai tellement tout oublier et passer à autre chose : c’est impossible ! Alors j’essais d’y puiser une force, aujourd’hui j’en parle et j’ai envie de m’investir pour faire bouger les choses : parce qu’en en parlant, en confrontant nos expériences, on se sent mieux ; parce qu’en dénonçant ce crime, on finira peut être par le faire régresser.
Je suis passée en l’espace de trois ans d’un état dépressif à une dualité : ça va / ça va pas, et je me dis qu’en continuant à avancer, je finirais par vraiment en tirer une force et faire quelque chose de concret sur ce thème. Je commence par la création de mon site, j’espère pouvoir aller plus loin…
Maya
J’ai eu un père violent qui nous battait ma soeur et moi, nous fouettant avec son martinet.Il avait eu une éducation dure, avec des coups de ceintures et de savates mais cela n’escuse en rien sa dureté.
Mes cousins m’ont violé pendant des années alors que je n’avais que , à mon premier souvenir, 8/9 ans jusqu’à 13.5ans. , me faisant faire à trois des fellations , se masturbant sur mon corps, et me faisaitent vomir de dégout…Pour les parents, ce n’était que le jeu du papa et de la maman.Le plus agé était le leader et il a surement aussi incité les autres, le plus grand me prenait souvent à part.
Mes parents ont divorcé , et mon beau-père, exhibitionniste, avait les mains baladeuses quand ma mère s’est mise à travailler de nuit.Moi qui avait manqué d’amour paternel , je me suis jetée sur ce papa poule, mais j’ai vite déchanté. plus tard, il m’observait en cachette quand je faisai ma toilette ou quand un jour j’avais invité mon copain à la maison, il m’observait dans mes instants les plus intimes. Je le surprenait par malchance.
J’ai parlé de tout cela à la police, sans suite.
Mon beau-père a failli me rendre folle, paranoïaque.
Tous mes problèmes se sont arrêtés quand j’ai emménagé chez mon copain.
Entre temps, j’ai rencontré Jésus, qui m’a aidé à pardonner à mon père qui maintenant est un précieux allié, un vrai père qui me donne de l’amour. C’est son manque de tendresse qui m’avait le plus fait mal.et maintenat, je peux pluerer dans ses bras quand je vais mal.
J’ai tenté de pardonner à mes cousins, mais en ce moment je sui une thérapie et je sors ma colère contre eux, donc le pardon est remis à plus tard, mais j’espère qu’ils seront pardonné des pêchés qu’ils ont fait contre moi et contre Dieu.
Qu’ils arrivent un jour à se regarder dans la glace pour le mal qu’ils ont fait à ma soeur et à moi.
En ce moment , ma thérapie,fait tout ressortir, et qui me permettra plus tard de retrouver la mémoire. Ma mémoire, c’est un vrai gruyère. Elle m’a zappé toute ma petite enfance. Trou noir jusqu’à l’âge de 10 ans sauf quand je me souviens du mauvais. Tous mes rires, mes joies ont été effacer et j’espère retrouver la petite fille que j’ai été pur la serrer dans mes bras et la consoler pour être mieux, et une seule personne non séparée dans son âme.
Mon combat est dur et long , et les problèmes n’en finissent pas car il faut jouer de patience avec mon copain pour réapprendre à aimer l’amour , le sexe…et parfois, ça déborde, dépression qui n’en finit pas. Mais je vis et je me bâts. Je cris ma souffrance, je dessine , je peins et j’écris et c’est ma revanche.
On ne choisit pas sa famille mais je choisis mon présent et mon futur.
Récemment, j’ai appris que l’un de mes cousins allait se marier. J’ai eu envie de lui parler pour etre sure déjà qu’ils ne feront pas la même chose sur ses enfants, mais aussi parce que je reve qu’ils me demandent pardon. Je voudrai pouvoir regarder mes agresseurs enfin en face. Un jour….
Francoise
Merci pour ce site et tout le réconfort que vous m’apportez. Je voudrais apportez mon témoignage en ce qui me concerne, je n’ai aucun souvenir précis d’avoir été violée, juste des douleurs. En tout premier, je me suis souvenue de « ces gros doigts qui me faisaient mal, là ». J’étais anéantie je savais que quelque chose devait m’être arrivé, mais je n’arrivais pas à l’admettre. Un peu plus tard, j’ai rencontré mon mari (j’avais 26 ans), et j’ai décidé d’entamer pour la première fois une thérapie. Cela m’a énormément aidée à voir clair dans le fonctionnement de ma famille, depuis je ne suis plus suicidaire. .;
J’ai également fait une séance d’hypnose où j’aivu un enfant, un bébé sur la table, d’abord souriant, ensuite hurlant de mal. Peu après, je me suis mariée, j’étais enceinte et fort occupée par l’aménagement de notre maison ainsi que par l’arrivée du bébé. J’ai eu très peur lorsque j’ai su que ce bébé serait une fille. J’ai dit textuellement à mon mari « tu vas la protéger, j’ai très peur ». Il m’a demandé de quoi j’avais peur, j’ai répondu « de lui faire du mal, de la démolir psychologiquement ». Il m’a promis de veiller à son bien-être. Aujourd’hui, je sais que j’avais tout simplement peur qu’on me la prenne. J’ai aujourd’hui 35 ans et cela doit faire un an que j’arrive à vivre sans cette terreur. Merci à ma psychanalyste. Je dois malgré tout batailler ferme chaque jour afin de garder en mémoire que je suis quelqu’un de bien, que j’ai le droit de ressentir et de penser ce que je ressens et pense. J’ai encore beaucoup de pansements à poser sur toutes ces blessures d’enfant.
Ce qui m’a permis d’aller mieux? J’avais des doutes concernant mon père. J’ai toujours été mal à l’aise en sa présence. C’est un homme très bien de sa personne, fort sociable, affable, qui présente bien, quoi! Il y avait souvent cette phrase, chez mes parents, qui revenait lorsqu’un enfant semblait fatigué: « tu es fatiguée, va faire la sieste avec papy ». Cela semblait complètement normal pour tout le monde. Mais moi, cela me choquait. J’avais donc interdit à mon père d’aller faire la sieste avec ma petite fille. Et puis, un jour où je n’avais pas de voiture, mon père s’est présenté chez moi sous un prétexte quelconque et en a profité pour emmener mon bébé de 4 ans.
Celle-ci savait que j’avais interdit à son grand-père de dormir avec elle. Je n’ai pas osé dire non, mais j’étais terrifiée. Sur le coup de 13 heures, j’ai laché ma manne à linge et j’ai téléphoné chez mes parents. Ma mère me dit tout naturellement, pour elle c’est normal, que mon père venait d’emmener ma fille faire la sieste avec lui.
Je dois préciser que celle-ci n’avait jamais été une grande dormeuse le jour et qu’elle ne faisait plus de sieste depuis qu’elle avait 2 ans. J’ai hurlé sur ma mère lui disant que j’exigeais que mon bébé sorte de ce lit.
Elle ne comprenait pas ma réaction, que comme d’habitude, je dramatisais, j’exagérais. Elle me raccrocha au nez! Ma fille m’a dit que rien ne s’est produit. En fait, lorsque papy a voulu l’emmener, elle lui a dit que je ne voulais pas et qu’elle voulait bien aller dormir dans la chambre de sa tante ou de son parrain, mais son grand-père n’a pas voulu. Il l’a donc emmenée, mais elle s’est presqu’aussitôt relevée, puisqu’elle n’était pas fatiguée. Ma fille m’est revenue 2 heures plus tard, mon père furieux me disant que je le traitais de pédophile. Je lui ai répondu que lui se comportait comme tel et qu’il n’avait pas le droit d’aller contre ma volonté, ni celle de ma fille.
J’ai laissé passer un mois pendant lequel j’ai énormément réfléchi. Je me suis souvenue qu’à chaque fois que mon bébé devait aller faire pipi (pas les selles, mon père ne voulait pas), mon père l’accompagnait pour l’aider à s’essuyer. Et il lui faisait mal, à chaque fois. Pas une fois, ni deux, mais plusieurs fois, jusqu’au moment où j’ai osé réagir et lui dire que puisqu’il était si maladroit, je m’en occuperais dorénavant moi-même. Là encore, j’ai eu droit au couplet sur la pédophilie.
Un mois après cette sieste forcée, après avoir longuement discuté avec mon mari, nous sommes tous deux (mon mari a insisté pour être là) allés voir mes parents et leur signifier que je ne voulais plus avoir de contact avec eux. C’était en septembre 1999.
J’ai un frère et trois soeurs, dont une (l’aînée) vient de couper les ponts en tentant de me culpabiliser au moyen d’une lettre incendaire. Mon père a envoyé à trois reprises des lettres que j’ai refusé de lire, jusqu’à il y a quinze jours où il nous a adressé une lettre par envoi recommandé. J’ai lu celle-ci car je m’attendais à ce qu’il m’annonce qu’il entame un procédure pour obtenir un droit de visite de mes enfants. Mais même pas, il menace de porter plainte car, dit-il, je porte atteint à son honneur.
Voilà où nous en sommes aujourd’hui. Jusqu’à présent, je n’ai pas réagi. J’estime n’avoir plus rien à attendre de cet homme et que j’ai tout intérêt, >ainsi que ma famille à ne plus le voir. J’espère que mon histoire pourra aider l’un(e) d’entre vous. Malgré cet homme et tout le mal qu’il a pu me faire, je regarde mes enfants, mon mari, et je suis très fière de ce chemin parcouru. Mes enfants sont heureux, épanouis, et franchement bien dans leur corps et dans leur tête. Nous sommes des parents comblés, une famille soudée et heureuse.
J’ai été abusée sexuellement par mon beau père pendant 7 ans de l’age de 7 ans à 14 ans.
J’ai gardé douloureusement le secret pendant plus de 12 ans et la seule personne au courant actuellement est ma mère.
J’ai été rejettée par mon vrai père lors de lors divorce. Donc ce beau père allait être mon papa.
Mais mon enfance a été un véritable cauchemar, cet homme frappait ma mère et dès son absence, il me touchait et me forçait à faire des choses horribles avec son sexe…
Le cauchemar a cessé lorsque ma mère l’a quitté , j’avais 12 ans mais je n’ai jamais osé rien lui dire.
Je le voyais malheureusement encore car de leur union est né mon petit frère qu’ il venait voir et ça recommençait mais j’avais 14 ans consciente que ce qu’il m’avait fait subir n’était pas bien alors j’ai osé lui dire NON!!
Pour » oublier » je me suis consacrée à mes études avec acharnement, j’ai tjs été une élève brillante alors qui aurait pu se douter??
Je n’ai jamais ressenti l’idée d’aller voir un psychologue, pour survivre je suis une femme hyperactive, je fais des études de commerce et je travaille en même temps, participe à des associations sur Paris…j’ai quelques amis.
D’aillers cela fait 1 an que je suis avec un garçon adorable qui « pour moi n’est pas un homme »
Il est si gentil et tendre il m’a fait découvrir l’amour et à ressentir mon corps.>
Il n’estpas au courant je n’ose pas lui dire car j’aurai trop peur que cela gâche tout entre nous, je me sens tellement bien pour une fois avec quelqu’un.
Avant mes relations avec les hommes ont tjs été complexes et j’étais attirée par des garçons instables psychologiquement qui me faisaient souffrir.
Parcontre je suis devenue insatiable en ce qui concerne le sexe et pour moi je suis femme objet
J’ai très longtemps hésité avant d’aller porter plainte car mon petit frère vit avec lui, bien sur il n’est pas au courant.
Et j’aime trop mon petit frère pour lui faire du mal.
Mais je sais que cet homme doit PAYER car il a détruit ma vie alors ne rien dire c’est lui donner raison!!
JE VEUX QUE CE PERSONNAGE SOUFFRE AUTANT QU IL M A FAIT SOUFFRIR.!!!!
Lea
Pour moi, la première fois que j’ai été abusée, je ne m’en souviens pas mais mon corps si.
Cela devait être avant 6 ans… J’ai été forcée à faire une fellation mais je ne sais pas à qui. Il ne me reste plus que les sensations corporelles (l’absence de sensation au niveau de la bouche, par ex.), mais plus d’images.
Entre 6 et 8 ans, j’avais l’habitude de jouer avec le fils de la concierge qui en avait 8 de plus. Un jour que l’on était seul, prétextant qu’il voulait jouer au docteur il me désabilla et me pénétra avec un crayon.
A 8 ans, mes parents et moi sommes allés chez des amis. Là-bas un garçon de 18 ans m’a souri. Il m’a simplement dit : » Viens t’asseoir sur mes genoux ». Là il a commencé à me caresser entre les jambes.. Et je pensais trouver ça agréable. Tout semblait clair pour moi, je l’aimais. Nous sommes allés 3 fois chez lui et à chaque fois c’était pareil, je n’osais bouger, mes parents en face de moi et ils ne voyaient rien, j’étais la seule à savoir et lui aussi.
A 15 ans j’avais une amie très proche et un jour elle m’a dit : Viens dormir chez moi. J’ai pensé : chouette toutes les deux. Mes parents sont venus m’amener et nous avons passé la journée ensembles. Le soir, nous étions dans deux lits séparés. Elle m’a dit de la rejoindre dans son lit. Là, elle a commencé à me caresser les cheveux puis elle m’embrassa. Elle me chevaucha et me caressa les seins puis m’introduisit son doigt dans le vagin : cela faisait mal mais je n’osais crier. Alors je me tus et j’attendis que ce soit fini. Le lendemain elle me dit qu’elle allait quitter son ami pour moi, je l’ai cru. Pour moi, cela semblait clair, je l’aimais.
De retour à la maison je n’osai raconter cela à mes parents je leur ai dit qu’elle avait essayé de m’embrasser mais que j’avais refusé.
Recommançant l’école, j’appris que mon « amie » avait dit que je l’avais embrassée et lui avais demandé de quitter son ami pour moi. Toute l’école la crut et malgré mon démenti en disant que c’était elle qui avait essayé de m’embrasser on ne m’a pas cru.
A 17 ans 1/2 j’ai rencontré mon mari actuel : mon premier amour. 2 ans plus tard, je devenais anorexique et boulimique chronique. A 22 ans je suis tombé enceinte et c’est à cette époque que mon corps s’est exprimé. J’ai été anorexique durant toute la grossesse et dès sa naissance tout empira. L’hospitalisation fut proche mais mon enfant me donna le goût de me battre. Je décidai de me soigner pour ma maladie apparente et seulement l’année passée des flashs-back me sont parvenus. Parlant de mon vécu avec ma maman et mes soeurs elles m’ont aidé à trouver une aide pour les abus sexuels.
A ce jour, mes crises d’anorexie et de boulimie sont devenues rares grâce à ma thérapeute. Merci à Marianne de l’association ASADE qui m’a aidé à comprendre et à exister.
Linda
J’ai été abusée par mes oncles quand j’étais petite. Pas un mais deux (un m’aurait suffi largement). Il n’ y a pas eu de pénétration, mais ils mimaient l’acte du début à la fin. Le plus drôle, c’est qu’ils ne sont pas au courant des méfaits de l’autre, puisqu’ils faisaient ça séparés.
Je n’ai aucune idée de quand tout a commencé. Je ne me rappelle que de l’âge que j’avais quand tout fut arrêté, c-à-d 13 ans. J’ai comme perdu la mémoire. Je ne me souviens de presque rien ayant attrait à ma petite enfance. Je peux supposer que les choses ont commencé quand j’avais aux alentours de 5 ans, car je me rappelle de moi en cp, j’étais déjà triste et renfermée sur moi même.
Ils se sont servis de moi comme s’ils avaient une femme, une vraie ! Baisers, caresses, attouchements, mots d’amours, tout était fait dans une telle douceur !!! Ils m’écartaient les jambes, mimaient la pénétration, sans jamais la provoquer. J’ai bien sûr eu droit à des cunnilingus, et des demandes de fellations que je refusais de faire, car ca me dégoûtait. Mais je le répète, tout était fait dans la douceur la plus totale. C’est vraiment ce qui me rend folle. J’étais petite, je ne comprenais pas, je ne voyais pas le mal, car à aucun moment j’ai eu l’impression d’avoir été agressée.
Lorsque j’ai réalisé ce qui m’était arrivé, ce fut la descente aux Enfers. La vie n’avait plus aucun sens… Elle n’en a d’ailleurs toujours pas. Les résultats de ces câlins ? Une totale déconcentration dans tout ce que je fais. Pas moyen d’étudier, de me concentrer sur quoi que ce soit. Mon seul refuge était et est toujours la musique. Je suis, je pense « bizarre ». Tu sais, comme je l’ai dit précédemment, j’ai 30 ans, et je n’ai jamais réellement travaillé de ma vie. Pas envie. Je n’ai occupé qu’un emploi à mi-temps pendant 5 années, c’est tout.
J’en veux à mes parents. Je suis d’origine tunisienne, et tout le monde connait le culte que les arabes vouent à l’unité familiale. J’en ai toujours voulu à mon père, car il est le frère de ces monstres. J’en ai voulu à ma mère de n’avoir rien décelé, de traduire tous mes sautes d’humeurs, mon irresistible envie de ne rien faire par des « t’es pas normale, t’es folle ».
Ils ont su l’an dernier, car j’ai « pêté un câble ». Mon père est effondré, ma mère a des envies de meutre. Le problème c’est qu’elle m’en veut d’avoir gardé le silence.
Je ne peux pas décrire mon état d’esprit. Je ne peux pas me qualifier de morte-vivante, n’ayant pas encore décédé. Je dirais plutôt vivante-morte. Ils m’ont tuée. Et à part le phénix, personne ne rennait de ses cendres. Je suis donc condamnée à être malheureuse toute ma vie.
L’héritage de mes oncles sont les suivants : impossible pour moi de dire « je t’aime » à quelqu’un, impossible de rire de bon coeur, impossible de me trouver dans un endroit avec des gens « heureux », types fêtes, mariages, anniversaires, etc… Je suis frigide à plus de 80 % je pense, j’en passe et des meilleurs. J’ai consulté une fois un psy et il m’a conseillé de quitter la France, d’oublier les endroits malsains, d’éviter la Tunisie autant que possible, car je ne me sens bien nul part. Je suis allée aux usa trois fois l’an dernier, plus deux fois dans une île des caraïbes, et ce fut la première fois où je me suis sentie vivante. Je naissais à nouveau. J’avais de nouveaux repères, sains.